Chers lecteurs lubriques, chères lectrices vicieuses, parmi vous se cachent sans doute – j’espère ! – des auteurs, amateurs ou non. Ce sera d’ailleurs une des thématiques récurrentes de ce blog : donner des conseils d’écriture à ceux qui veulent progresser dans l’artisanat difficile qui consiste à faire bander ou mouiller son prochain (ou sa prochaine) avec pour unique accessoire un stylo ou un clavier d’ordinateur – et, non, n’allez pas imaginer des choses scabreuses, je parle bien de littérature, ici.
Dans la nuit du 18 au 19 décembre se déroulera justement un concours d’écriture unique en son genre.
La particularité du PNE – comme disent ceux qui savent, les initiés – est double : d’abord il se déroule en temps réel, au cours d’une nuit blanche. C’est plutôt marrant, à trois heures du matin, d’imaginer que 300 autres candidats martyrisent eux aussi leur clavier – d’ailleurs, tout ce petit monde échange remarques, encouragements, vannes et photos ineptes sur une page Facebook dédiée.
Ensuite, pour éviter que de petits malins trichent en écrivant leur texte à l’avance (on vous connaît, filous !), les participants doivent se conformer à une double contrainte : un thème et un mot final révélés au dernier moment. Si vous voulez participer – il reste quelques places, dépêchez-vous –, on vous explique tout ici : https://prixdelanouvelleerotique.wordpress.com/le-pne-quezaco/
"La lecture devient un sacré refuge de liberté, en ces temps troublés"
Le gagnant remporte un chèque de 3000 euros et une résidence d’écriture de trois semaines en Camargue. Son texte – avec une dizaine d’autres, choisis par le jury – figure au sommaire du recueil annuel.
Celui de l’an dernier vient d’ailleurs de paraître !
Toucher à la hache, le texte vainqueur, a été écrit par Perle Vallens (autrice aussi chez nous, dans la collection Osez 20 histoires) et vous pouvez le lire gratos (la maison ne recule devant aucun sacrifice) sur le site du PNE.
Les textes lauréats des années précédentes s’y trouvent aussi, faites-vous plaisir sans modération, le passe sanitaire n’est pas exigé à l’entrée, le masque n’est pas obligatoire, aucune distanciation sociale n’est nécessaire entre vous et vous-même : quand on y pense, la lecture devient un sacré refuge de liberté, en ces temps troublés.
Le thème de l’an passé était « soigner le mal par le mâle » (et ça en dit long sur l’amour que porte une partie du jury aux calembours foireux), et le mot final « enfer ».
"Nous sommes fiers d’éditer nos auteurs, qui sont fiers d’écrire des bouquins pour nous"
Le recueil explore l’érotisme dans toutes ses dimensions, tous azimuts. On y trouve du cul tonique et sain, des histoires sombres et hantées, des textes triviaux, d’autres plus poétiques, certains qui flirtent carrément avec le fantastique. Les personnages y baisent de façon héréro, gay, voire queer-transgenre-on-sait-pas-mais-on-s’éclate ! N’hésitez pas à le lire (un lien vers le livre en cliquant juste ici), si vous êtes curieux de savoir ce qui se passe, en ce moment, dans la littérature érotique qui vibre, vit, ne prend pas ses lecteurs pour des cons.
D’ailleurs, ne pas prendre les lecteurs pour des cons, c’est aussi notre credo, à La Musardine, depuis plus de vingt-cinq piges (et moi, modestement, depuis trois ans aux Nouveaux Interdits : https://www.lamusardine.com/18776-les-nouveaux-interdits).
Ce sera même l’objet d’une prochaine causerie : non, la littérature porno n’est pas un sous-genre à destination des beaufs et des frustrés : nous sommes fiers d’éditer nos auteurs, qui sont fiers d’écrire des bouquins pour nous, et nous espérons qu’ils figurent en bonne place dans les bibliothèques de nos lecteurs, et pas planqués dans un second rayon qui n’a aucune raison d’exister. Poil à l’excommunié.