Ce livre compile trois chefs-duvre de la littérature érotique.
Trois filles de leur mère
Voici, sans conteste, le chef-d'uvre érotique de Pierre Louÿs, peut-être le chef-d'uvre tout court. « La force de ce roman ne vient pas de son éventuelle valeur autobiographique, mais bien de la transgression constante qui s'y manifeste », écrit Jean-Paul Goujon. « Roman exemplaire, en ce qu'il contient tous les thèmes érotiques chers à l'écrivain, élevés à une singulière puissance. On y retrouve aussi les qualités maîtresses du style de Louÿs : la vivacité des dialogues, la précision du langage, l'ironie de certaines répliques, l'acharnement avec lequel sont sans cesse repris et répétés certains mots obscènes. Pour le reste, ce livre scandaleux constitue la profanation et la dérision la plus totale de cet univers bourgeois auquel appartenait l'auteur »...
La Philosophie dans le boudoir
Ne pourrait-on, ne devrait-on lire quun seul texte de Sade, cest incontestablement La Philosophie dans le boudoir quil faudrait choisir. « En premier lieu », a écrit André Pieyre de Mandiargues, « parce quil me semble que celui-là est aussi superbement que joliment rédigé ». Et cest vrai. Il règne dun bout à lautre de ce livre un bonheur dexpression, une allégresse, un humour (quelquefois assez noir, mais cest Sade, dont les audaces extrêmes ne se lisent pas comme La Semaine de Suzette !), capables de plonger le lecteur dans une jouissance pareille à celle qui, manifestement, a transporté lauteur pendant quil lécrivait.
Mais aussi, cette Philosophie dans le boudoir présente la particularité de concentrer en un seul volume ce que Sade a produit de plus brillant, en même temps que de plus profond. Jamais son étonnante « façon de penser » ne sest exprimée plus nettement, plus hautement. Lecture brûlante ? « je ne madresse quà des gens capables de mentendre », écrit-il, « et ceux-là me liront sans danger ».
Les Onze mille vierges
Hormis ses poésies où le génie dApollinaire dépasse tout entendement, son texte phare demeure incontestablement Les Onze Mille Verges, jugé « plus fort que le marquis de Sade ». Les pérégrinations du prince Vibescu sont ponctuées de scènes particulièrement inconvenantes, -décrivant dans une « joie infernale » toutes les facettes de la sexualité avec une volonté évidente déclectisme : sadisme, masochisme, ondinisme, onanisme, saphisme, vampirisme et surtout surréalisme qui, sublimant la crudité du récit, transcende lhumour placé au tout premier plan. Avec Apollinaire, la question est désormais posée : tout compte fait, lEnfer ne serait-il pas joyeux?