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Agnès Robineau sest levée en souplesse, avec une grâce féline. Elle se tourne vers la fenêtre, sétire, seins bombés, hanches lascives, bouche mouillée et entrouverte. Elle fait deux pas vers les rideaux, sarrête, fixe la fenêtre du sixième. La détente cède sous la pression lente du doigt. Lépaule encaisse le recul, les bras ne fléchissent pas. La détonation produit un claquement sec, étouffé. Figée sur place, Agnès Robineau porte ses deux mains à ses seins, comme en un geste de tardive pudeur. Elle ouvre grand la bouche, sur un cri qui déchire lair. Dans le viseur, son image bascule. Le tueur déjà se détourne, abaisse larme. Il na pas eu besoin de doubler.
« La Brigandine », cest le joli nom dune maison dédition qui, à la fin des années 1970 et au début des années 1980, publie (vraisemblablement sous limpulsion dHenri Veyrier) des romans populaires à coloration érotico-pornographique. Les auteurs de la Brigandine se parent de pseudonymes parfois exotiques : Georges le Goulpier, Hurl Barbe, Gilles Soledad Derrière ces noms énigmatiques se cachent des écrivains connus, comme Raoul Vaneigem ou Jean-Pierre Bouyxou. Les titres sont volontairement potaches, parodiant de grandes uvres de la littérature (Cime et châtiment...) ou jouant sur les mots (La Loque à terre). Le ton est très libre, militant parfois : dans le catalogue de la Brigandine se mêlent pornographie libertaire, théories situationnistes et délires surprenants Détonnant mélange ! Ces romans sont destinés aux amateurs dérotisme et de contre-culture. Les histoires sont souvent entraînantes, et ponctuées de scènes pornographiques pour le moins émoustillantes Ajoutez une touche dhumour et une note contestataire : le tour est joué ! Laventure, dassez courte durée, laisse un catalogue denviron 140 titres, aujourdhui recherchés par les collectionneurs.