« La Brigandine », cest le joli nom dune maison dédition qui, à la fin des années 1970 et au début des années 1980, publie (vraisemblablement sous limpulsion dHenri Veyrier) des romans populaires à coloration érotico-pornographique. Les auteurs de la Brigandine se parent de pseudonymes parfois exotiques : Georges le Goulpier, Hurl Barbe, Gilles Soledad Derrière ces noms énigmatiques se cachent des écrivains connus, comme Raoul Vaneigem ou Jean-Pierre Bouyxou. Les titres sont volontairement potaches, parodiant de grandes uvres de la littérature (Cime et châtiment...) ou jouant sur les mots (La Loque à terre). Le ton est très libre, militant parfois : dans le catalogue de la Brigandine se mêlent pornographie libertaire, théories situationnistes et délires surprenants Détonnant mélange ! Ces romans sont destinés aux amateurs dérotisme et de contre-culture. Les histoires sont souvent entraînantes, et ponctuées de scènes pornographiques pour le moins émoustillantes Ajoutez une touche dhumour et une note contestataire : le tour est joué ! Laventure, dassez courte durée, laisse un catalogue denviron 140 titres, aujourdhui recherchés par les collectionneurs.
Jai très froid, soudain. Javance dans la chambre en me tenant éloigné du lit. Je le contourne, butant au passage dans un peignoir en éponge blanc, roulé en boule. Japerçois le bras. Il est presque vertical et la main dépasserait du rebord du lit si elle nétait recourbée, crispée sur le drap. Le corps est coincé entre le lit et le mur, la tête reposant contre le bois du sommier, les jambes à demi tendues, cherchant un appui sur langle du mur. Les cheveux blonds sont maculés de traînées sanglantes, et le visage défiguré par la terreur. Je ne vois pas la blessure, mais je sais déjà que je nentendrai jamais la voix de Valérie.